La balade que je vous propose démarre au marché de la gare du Caire, en face se trouve la grande gare ferroviaire. Bien qu'étant de qualité inégale le train est un moyen de voyager à ne pas négliger. Je l'ai emprunté pour mon escapade à Alexandrie et pour renter de Port Saïd car jusqu'à Sma'iliya la voie ferrée longe le canal de Suez dit mon guide book. Chouette, moi qui voulait voir tous ces bateaux qui vont et viennent dans la mer entière. En fait s'il est vrai que sur ce trajet les rails égyptiens voisinent avec H2O, je n'ai point vu de bateaux. Renseignements pris, il s'agit du lac Crocodile, quant au canal de Suez, il est considéré comme zone militaire.
Non loin de la se trouve El Torgoman une des principales gares routières. Par un beau matin de février 2007 j'y ai embarqué pour Charm El Cheikh, huit heures de trajet agrémenté de plusieurs arrêts dont un pour faire le prière. Je ferai le trajet de retour de nuit, en cinq heures, avec un seul arrêt. L'état des bus dépend du trajet qu'ils font, presque neuf pour le Sinaï, déglingués un maximum pour les petits trajets en ville comme celui que je prendrai pour aller à Guiza, car c'est non loin des pyramides que partent les taxis collectifs pour le Fayoum. Voyager en taxi collectif est une expérience à ne pas louper. Sur la grande place faisant office de gare routière, les rares panneaux sont en arabe, mais j'entends un homme crier : Fayoum ! Fayoum ! Fayoum ! OK j'arrive, il faudra attendre que le mini bus soit complet et c'est le départ, pied au plancher jusqu'à l'arrivée. Au bout d'une demi-heure environ je vois des billets qui passent de main en main, je donne le mien, la poignée de billets arrive jusqu'au chauffeur qui la met dans sa poche sans regarder s'il y a le compte. Quant aux taxis normaux, il faut être impitoyable avec eux, c'est des arnaqueurs qui, pour la majorité d'entre eux, ne savent pas lire le nom d'un lieu écrit en calligraphie latine, ne comprennent pas le moindre mot d'anglais et ont même du mal à lire un plan. J'ai aussi voyagé en bateau dans le delta du Nil et en haute Egypte, et c'est en vélo que j'ai visité les environs de Louxor, mais hélas, en dehors des villes, je n'ai trouvé aucune voie sur berge le long du Nil.
Et le métro me direz-vous ? Allez venez avec moi, ici c'est la station Mubarak, nous allons jusqu'à Sadat en passant par Nasser. En sortant du métro, en face se trouve le grand musée égyptien du Caire, sur la gauche se trouvent le Nil et l'ile de Gériza et sur la droite sharia Kasr El Nil où nous irons nous promener tout à l'heure.
Mais revenons quelques années en arrière.

Aujourd'hui c'est jour de fête, on célèbre la victoire du 6 octobre.
- Papa papa quelle victoire ?
demande Mustafâ, cinq ans, confortablement installé sur les genoux de son père, tandis que Farid de quatre ans son ainé le chahute, car il aimerait bien y être, lui aussi, dans les bras de son père. On ne dira jamais assez l'importance de la famille dans la civilisation arabo-musulmane. Mustafâ a un grand frère, l'ainé de la fratrie et deux soeurs, Yamina bientôt huit ans, qui joue sur le tapis du salon, tandis que la petite dernière, Malika, un an, fait la sieste.
En Egypte l'enfant est roi, on lui passe ses caprices, il est cajolé, chouchouté, enfin, surtout les garçons. Résultat les filles sont plus débrouillardes, délurés, souvent elles travaillent mieux à l'école, il arrive que leurs frères les jalousent. Tout à l'heure, à table, Farid fit cette réflexion :
- Yamina, elle mériterait d'être un garçon !
Quant à Fatima la maman, dès qu'elle aura terminé de faire la vaisselle, elle rejoindra sa tribut au salon pour siroter le thé. Fatima est le grand chef incontestée et respectée dans la maison, il faut dire qu'elle maitrise parfaitement son sujet. Dans la famille on l'appelle Hadji parce qu'elle a fait le Hadj, le pèlerinage à La Mecque. Il est rare qu'une femme aussi jeune, trente ans, ait droit à ce titre. Mariée à l'âge de dix huit ans, elle a connu Nagui, son mari, à deux pas de la ferme familiale que ses parents exploitent dans le Fayoum. La famille de Nagui, comme beaucoup d'autres au Caire, y allait régulièrement en week-end et en vacances dans la ferme d'un cousin, voisine de celle de sa future. Au printemps de sa vie, Nagui est tombé amoureux de cette belle jeune fille énergique et enjouée qui s'occupait avec maestria de ses nombreux frères et soeurs dont elle était l'ainée. Les jeunes gens se fréquentèrent à l'ombre des palmiers de cet immense oasis d'environ 4000 km2, naguère recouverte par les eaux, et aujourd'hui à la végétation luxuriante grâce à la maitrise des crues du Nil depuis la mise en service du haut barrage d'Assouan. A perte de vue, ce ne sont que vergers d'orangers, de citronniers, de manguiers qui embaument l'air d'effluves enivrants à la période de floraison, tandis que d'immenses champs de blé ondulent sous le vent. Au milieu de parcelles plantées de tomates, de concombres, d'oignons, ainsi que dans les rizières, s'active une population où hommes et femmes se partagent le labeur. Et les magnifiques couleurs de la nature incitent les paysannes du Fayoum a adopter légèreté, couleurs et fantaisies dans leurs tenues vestimentaires.
Au coeur de cet univers enchanteur et bucolique, nos deux tourtereaux se contaient fleurettes et s'adonnaient à quelques caresses avec toute la passion des amours tendres. Comme la majorité des égyptiens, Fatima et Nagui firent donc un mariage d'amour qui donna lieu à une grande fête.
Ah ! voici Hadji, la théière à la main, les garçons se calment, Yamina qui a déjà disposé les tasses sur la table basse, se lève pour aller chercher gâteaux secs et chocolats et Nagui sert sa petite famille.
Resté dans la cuisine, le transistor continue de raconter la parade militaire célébrant la victoire du 6 octobre 1973. Tout à coup le journaliste hausse le ton, s'égosille même :
Ah ! les traîtres ! les traîtres ! les traîtres !
Nagui tend l'oreille, mais le reportage a cessé pour laisser place à de la musique.
- Que s'est il passé ?
- Quelque chose de grave, il a dit : les traîtres ! les traîtres ! les traîtres !
- Un attentat ?...Contre qui ?
- Contre qui...voyons...devine, la retransmission de la cérémonie est arrêtée...on diffuse des chansons, ça veut dire....
Ca veut dire que le 6 octobre 1981 le président Anouar El Sadate a été assassiné par les Frères musulmans.

Le Fayoum oasis au sud du Caire.

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Sharia Kasr El Nil est une avenue qui va de la place Tahrir, rive droite du Nil, à l'Opéra square. En son milieu elle croise la rue Talat Harb, anciennement Soliman Pacha, où se trouve le célèbre immeuble Yacoubian. Il s'agit d'un quartier chic du Caire fréquenté aussi par le petit peuple qui vient profiter des vitrines illuminées des magasins où les sous vêtements féminins les plus affriolants, les robes aux généreux décolletés semblent narguer la population de ce pays devenu très puritain. En fait, ce n'est pas aussi simple que ça. S'il est vrai que dans la rue, les femmes portent de plus en plus l'uniforme islamique, à la maison elles ont tout loisir de se rendre désirable à leurs maris.
Mégalopole tentaculaire de près de 20 millions d'habitants, Le Caire est une ville prenante, étourdissante, colonisée par une cohorte pétaradante de Peugeot Toyota et autres Fiat, toutes plus où moins déglinguées. Personne ne semble disposé à freiner même pour éviter les gens qui traversent où descendent d'un bus bondé en marche. C'est chacun pour soi et pourtant le touriste égaré trouvera toujours quelqu'un pour lui expliquer et l'accompagner jusqu'à l'endroit recherché.
Les cairotes semblent avoir peur du silence que les klaxons des bagnoles et les camelots baratineurs combattent avec beaucoup de succès. L'attitude des gens elle même est parfois déconcertante, dans le métro les voyageurs montent sans attendre que ceux qui veulent descendre aient pu le faire et pourtant les jeunes ayant une place assise l'offrent spontanément aux personnes âgées restés debout.
Pour saisir et profiter du charme de cette ville trop pressée, le touriste devra l'apprivoiser, se laisser porter par le rythme ambiant et savourer chaque temps mort comme autant d'instants de grâce. Rapidement il va dénicher des endroits calmes, havres de paix dans cette ville déroutante et fascinante mêlant le Moyen Age et le troisième millénaire, où se croisent les voitures rutilantes des uns et les ânes pelés des autres. La vie nocturne y est très dense, on peut en profiter sans risques malgré que le touriste moyen a sur lui la valeur de six mois de revenu d'un cireur de chaussures.
Le Caire est une ville qui vous prend dans ses bras, on est obligé de l'aimer.

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Aujourd'hui nous avons excursion, Guiza et ses pyramides, Chéops, Chephren, Mykérinos et le Sphinx, puis ce sera la nécropole de Saqqarah, Memphis et Dachour.
Les pyramides de Guiza sont cernées de constructions modernes et disgracieuses. Les bâtiments pourtant habités semblent encore en construction, fer à béton dépassant de la terrasse du toit, pas de crépit.
Hassan notre guide nous explique :
- On construit plus d'étages que ceux indiqués sur le permis de construire, les familles prévoient d'agrandir en hauteur pour loger leurs fils lorsque ceux ci voudront fonder une famille, car selon la tradition les garçons restent vivre près de leurs parents après leur mariage.
- La famille est le coeur de la société égyptienne.
- Les groupes auxquels on se sent appartenir sont la famille, la religion et son corps professionnel. La famille détermine la vie de l'individu, études, profession, mariage. La femme y joue un rôle décisif, la maison est son domaine.
- Mais elle n'existe pas à l'extérieur.
- La femme émancipée est perçue à la fois sous l'angle du rejet et du désir dans une société où les apparences comptent beaucoup. L'excision est une pratique très répandue et les garçons, qu'ils soient musulmans ou chrétiens sont circoncis. Fondé sur la charia, le droit égyptien considère qu'en matière de témoignage, celui d'un homme vaut celui de deux femmes. Mais les lois évoluent et sont de plus en plus favorables à la gent féminine, la difficulté étant de les mettre en application. Le fossé est énorme entre les lois qui accordent ses droits aux femmes et la réalité. Les garçons veulent épouser une femme voilée et vierge qui ne travaille pas et les filles veulent se marier avec un homme aisés pour ne pas travailler.
- Dans les rues elles sont voilées.
- Dans la culture occidentale le port du foulard est considéré comme un élément d'oppression des femmes, pour nous c'est le contraire, ca lui donne indépendance et autonomie. Les femmes musulmanes se sentent libres et fières de porter le hidjab, mais il est vrai qu'elles sortaient habillées à l'européenne dans les années cinquante et soixante.
- Es tu déjà venu en France ?
- Pas encore, je dois d'abord faire le pèlerinage à La Mecque, lorsque je serai Hadj mon premier voyage sera pour la France.

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Au 2 sharia el Shawarby, petite rue piétonne perpendiculaire à Kasr el Nil, jusqu'à 11 heures du soir encombrée par les étals des camelots posés par terre, se trouve le Berlin Hôtel, petit établissement d'une dizaine de chambres, implanté au 4ème étage d'un immeuble de style européen aujourd'hui passablement décrépi faute d'entretien, mais qui, visiblement fût de grand standing. Témoignage de sa splendeur révolue, le hall d'entrée me fait penser à une fleur séchée ayant conservé tout son ancien parfum. D'une hauteur de plafond considérable, les murs, dont la peinture doit avoir pas loin d'un siècle, sont ornés de moulures partiellement ébréchées, alors que les corniches semblent avoir mieux résistées à l'outrage du temps qui passe. En face de l'imposante porte d'entrée magnifiquement sculptée, se trouve l'ascenseur, une véritable pièce de musée à l'intérieur duquel il y a une affichette écrite au feutre noir sur une feuille blanche de format A 4 :

the elevator is working fine

ce qui est parfaitement exact. Elevator lové au milieu d'un magnifique escalier en pierre dont l'usure impressionnante a dessiné l'harmonieuse courbure des marches.
Pour ne pas me répéter je ne vais pas vous décrire les chambres, mais simplement cette petite anecdote que m'a racontée mon voisin.
- Nous sommes arrivés cette nuit à trois heures du matin. Entrant dans notre chambre, un petit morceau du plafond a fait une chute, heureusement sans gravité car ce fût sur le lit.
- On ne va pas rester la dit ma femme.
- Ou veux tu que nous allions à cette heure ?
- Nous sommes donc rester et maintenant c'est elle qui ne veut pas partir.
- Pas étonnant lui dis-je, c'est un endroit enchanteur, ravissant, l'amabilité du personnel, le charme désuet du bâtiment....
Cet hôtel bon marché, parfaitement bien placé et propre, reçoit des touristes de tout âges et venant du monde entier. Son proprio prend un soin méticuleux de ses clients à qui il prodigue de nombreuses recommandations contre les arnaqueurs.
- Evitez les rabatteurs prêts à tous pour toucher leur com., méfiez vous des chauffeurs de taxi, il faut diviser au moins par trois les prix demandés, fuyez les vendeurs de papyrus car ça n'est du vrai qu'ils vendent etc etc...

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En face de Shawarby street, presque tout les commerces sont des petits bars à chicha nichés au bord des rues piétonnes. Car ici, on ne fume pas le narguilé, on boit une chicha d'après l'arabe dialectal égyptien. Le gargouillis de la pipe à eau diffuse dans les airs de délicieux parfums, cerise, melon, abricot, pomme, mélasse,..., un vrai enchantement olfactif venant effacer les effluves fortes des tuyaux d'échappements des bagnoles.
Le narguilé a inspiré les peintres, les écrivains, les poètes, parmi eux Lamartine :

Quand, ta main approchant de tes lèvres mi-closes,	De mon coeur attiédi la harpe est seule aimée.
Le tuyau de jasmin vêtu d'or effilé,	Mais combien à seize ans j'aurais donné de vers,
Ta bouche, en aspirant le doux parfum des roses,	Pour un de ces flocons d'odorante fumée,
Fait murmurer l'eau tiède au fond du narguilé.	Que ta lèvre distraite exhale dans les airs...

Le tabac que l'on met dans la chicha est un tabac au miel, parfois mélangé à un peu de haschich. Contrairement à bien des établissements où l'on est assommé par le volume de la sono, ces bars sont un pied de nez au rythme effréné de la plus grande ville du continent africain. Confortablement installé, on y goute une quiétude revigorante, moment de béatitude idéal pour une digestion bercée par le glouglou de l'air traversant l'eau du vase et où moutonnent nonchalamment l'enivrante fumée. Quelques rares femmes de la jeune génération fréquente ces lieux masculins. On y vient en habitué, toujours au même endroit, pour bavarder avec des amis, jouer aux dominos, regarder un match de foot à la télé.

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On fait des études pour faire plaisir aux parents, on est préparé à des examens basés sur le parcoeur, ne faisant pas appel à l'analyse personnelle. Le classement des bacheliers se fait au niveau national et détermine leur entrée dans les universités classées suivant leurs résultats. Les enseignants sont mal payés, cela génère un enseignement parallèle de cours payants dont sont exclus les enfants de familles modestes, faire des études coute très cher. Il y a 40 % d'illettrés, jusqu'à 60 % chez les femmes.
- Qui travaille grâce à ses diplômes de nos jours ?
Mahmoud est guide touristique alors qu'il a réussi tous ses examens pour être professeur d'histoire.
Karima est diplômée de la faculté de commerce de l'université du Caire, elle devrait être comptable, en réalité elle est caissière à la pâtisserie Groppi qui se trouve à l'angle de Kasr El Nil et de Soliman Pacha. Son mari est serveur au salon de thé du même établissement alors qu'il a fait des études de marketing. Ils ont été embauchés grâce à leur bonne pratique de la langue anglaise car les touristes forment une partie importante de la clientèle.
- Ce qui détermine les études c'est le pourcentage au baccalauréat qui dépend des leçons particulières que les parents ont payé. Ensuite notre avenir est fonction de la côte de l'université, si mes parents avaient pu payer les 30000 livres de l'université américaine j'aurais un travail correspondant à mes études.
Le jeune couple voit son avenir dans l'achat d'un commerce, mais l'inflation grignote leurs économies.
- Les étudiants sont trop nombreux par rapport aux débouchés professionnels, il faut faire au moins quatre ans d'études supérieures pour avoir un emploi correct, l'idéal étant de suivre une formation complémentaire à l'étranger et d'émigrer...
S'ajoute à cela la corruption qui concerne tout les secteurs, on paie pour son permis de conduire, pour faire entrer son enfant dans une école réputée etc etc...Même les policiers demandent des bakchichs aux touristes.
Hischam a fait ses études d'ingénieur à la faculté d'ingénierie de l'université française d'Egypte. Il raconte :
- Le recrutement est très limité, les entreprises partenaires nous proposent des stages et nous embauchent à la fin des études.
Il a participé à la construction du haut barrage d'Assouan, il se souvient :

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- Des 1952, Nasser annonça ce projet et demanda l'aide technique et financière des Etats-Unis et de l'Angleterre qui dans un premier temps acceptèrent. Mais le projet capota en 1956 et le raïs se tourna alors vers l'URSS qui fournira 400 techniciens et ingénieur et assurera un tiers de la construction qui durera onze ans. D'une épaisseur de 980 mètres à sa base et 40 à son sommet haut de 111 mètres, il mesure 3 kilomètres 600 de long. Construit 6 km. en amont de l'ancien barrage, le réservoir long de 550 km. et d'une surface de 5250 km2 a une capacité de stockage de 157 km3.
Il entraina l'engloutissement de la Nubie, le déracinement de ses 100 000 habitants et il fallut déplacer les temples d'Abou Simbel.
- Pourquoi Nasser a préféré l'Union Soviétique ?
- C'est pas clair, il venait de reconnaitre la République Populaire de Chine et avait commandé des armes à la Tchécoslovaquie et c'était la guerre froide, alors ...
- Etait il communiste ou sympathisant ?
- Il était influencé, il faut dire qu'à l'époque l'URSS jouissait d'un prestige énorme, vainqueur des nazis, modernisation et industrialisation de cet immense territoire, soutien aux mouvements d'indépendance des peuples colonisés, elle allait envoyer dans l'espace le premier satellite en octobre 1957 et le premier homme à faire le tour de la terre le 12 avril 1961. Et depuis la fin de la seconde guerre mondiale de nombreux pays adoptaient des régimes communistes. On ne savait pas à quel point c'était une dictature effroyable et un système économique inefficace.
- Il a nationalisé le canal de Suez en 1956 soit douze ans avant la fin de la concession accordée au consul de France au Caire et à Alexandrie, Ferdinand de Lesseps.
- Oui c'était pour financer grâce aux péages, la construction du barrage. Cette décision qui a fait du raïs un des leader du tiers monde a été à l'origine d'une grave crise internationale. La France et l'Angleterre tentèrent d'intervenir militairement. Le soutien du bloc communiste et l'intervention de l'ONU ont permis de dénouer la crise.
- Le canal de Suez avait été inauguré en 1869.
- Ce canal, long de 167 km. a été construit par une compagnie aux capitaux français et égyptiens, les infrastructures y afférent restant à la charge de l'Egypte. Cet investissement très lourd provoquera une grave crise financière, à cause de notre endettement excessif, l'Angleterre en profitera pour prendre le contrôle du pays sous la forme d'un protectorat à partir de 1883. Cette mise sous tutelle prendra fin avec l'arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser. Quant à Napoléon Bonaparte, il a envahie l'Egypte en 1798. L'occupation dura trois ans, le temps de s'apercevoir de l'intérêt de construire un canal entre Suez et Port Saïd. Ce contact avec l'occident stimulera l'intérêt de l'Egypte pour se moderniser cela sous l'impulsion de Mohamed Ali à partir de 1805, mais c'est son successeur Mohamed Saïd qui se laissera convaincre.
- C'est les deux pyramides des temps modernes de l'Egypte.
- L'effet positif du haut barrage d'Assouan est de prodiguer au pays ses besoins en eau sans craindre les crues et les sécheresses mais il a provoqué l'arrêt des dépôts de limons en aval et les terres doivent désormais être fertilisées avec des engrais chimiques.
- Ainsi que la production d'électricité.....Nasser a-t-il été un bon président ?
- Oui et non. En politique extérieure il défend l'indépendance du pays mais perd les deux guerres contre Israël en 1948 et 1967. En politique intérieure ce fut un tyran imposant son parti unique et emprisonnant des milliers d'opposants. Il mit en oeuvre une politique de grands travaux et son héritage social est incontestable, le petit peuple eut enfin accès aux écoles et aux hôpitaux.
- Y a-t-il un système de sécurité sociale ?
- Une sécurité sociale, en principe obligatoire, existe mais la plupart des employés des petites et moyennes entreprises n'ayant pas de contrat de travail ne peuvent y adhérer. Les hôpitaux publics dont la qualité est inégale d'un établissement à l'autre, soignent gratuitement ceux qui n'ont pas les moyens d'aller dans les cliniques privées. La famille s'occupe des ses vieux, placer ses parents serait vécu comme une trahison.
Les administrations travaillent de 8 à 15 heures tandis que les boutiques ouvrent vers 10-11 heures et ferment entre 22 et 23 heures.
Il n'y a pas de honte lié à un métier, un milieu social, on y adhère fièrement. Richesse et pauvreté se côtoient sans heurts car l'ambition est assez peu présente. La charité est très développée et s'exerce surtout au sein de la famille.
- El Sadate lui succède en 1970.
- Il lance en 1973 une nouvelle offensive contre l'état Hébreux occupé à célébré le Kippour, pour la première fois, Israël a eu chaud au cours de cette guerre éclair au bilan en demi teinte, considéré comme une victoire, célébré le 6 octobre, jour de l'offensive. Cinq ans plus tard il signe la paix avec Israël sous l'égide des Etats-Unis, notre nouvel allié ayant remplacé l'Union Soviétique. C'est ainsi que nous récupérons le Sinaï, mais la population a du mal à comprendre ses nouveaux rapports avec Israël et les USA. Il rompt avec la politique étatique de son prédécesseur et fait place au libéralisme. Il ne saura pas lutter contre l'Islamisme radical et sera assassiné par les Frères musulmans lors de la parade militaire du 6 octobre 1981.
- C'est son vice président Hosni Moubarak qui lui succède.
Depuis cet assassinat le pays vit sous la loi d'urgence, régime d'exception destiné à lutter contre l'Islamisme radical. La presse écrite, la radio et la télé sont bien développés mais pas vraiment libres, trois sujets sont à aborder avec prudence : la religion, l'armée, le président et la politique.
Il est hélas sans solution face à l'accroissement démographique trop important qui génère de la misère.
- Il joue le rôle d'intermédiaire entre le Hamas et Israël.
- Et empêche les Gaziotes de venir en Egypte.....

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Port-Saïd

Dédiée à Mohammed Saïd qui en a ordonné la construction pour accueillir la main d'oeuvre du canal, c'est une ville où tous les immeubles ont des balcons.
De l'autre coté se trouve Port-Fouad où ont été construites de nombreuses villas pour loger les techniciens et ingénieurs européens.

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Le barrage du Caire.

Situé dans le delta la meilleure façon de s'y rendre est le bateau. C'est l'une des sorties favorites des jeunes.
Commandé par Mohammed Ali, il a été achevé en 1835. Il y a des tours qui ressemblent à celles de nos châteaux

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Le delta du Nil

L'agriculture et l'urbanisation s'y disputent l'espace, tandis que les oiseaux sont chez eux sur le fleuve.

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Assouan

est pour moi la ville la plus charmante d'Egypte. Ici s'achève le moyen orient et commence l'Afrique.
Ville de villégiature, très propre, les immeubles à l'architecture originale sont d'une finition généralement très soignée.

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Un livre, un roman : L'immeuble Yacoubian, de Alaa el Aswany.
creuset socioculturel très représentatif de l'Egypte du XXI ème siècle naissant.

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